Lorsque je me pose la question : Quel fut mon premier jour magique en 2018 ? La seule réponse qui me vient à l’esprit c’est : la maison hantée. Ben voyons donc ? Il doit bien y avoir une erreur dans mon compute mental pour me sortir une réponse aussi bête ! Je me repose la question une deuxième fois. Je le fais « live ». Avec vous. Réponse : encore la maison hantée ! Ben voyons donc ? Pourquoi la maison hantée ? Je vous jure que je ne connais pas la réponse. Je vais continuer à écrire. On va voir ce que ça donne. Chose certaine, ça fait juste pas de sens.

Cette maison hantée qui se trouve dans le fin fond de la Gaspésie m’a tellement fait peur l’été dernier. Pour ceux qui m’ont suivie dans mon tour de moto autour de la Gaspésie, vous vous souviendrez peut-être que j’avais expliqué dans un post FB, juste avant d’emprunter la route « que je qualifiais de fantôme » … que je m’apprêtais à rouler dans un bout plutôt « désert » et que je me souhaitais juste pas de tomber en panne dans le parc Forillon, parce que j’étais seule, le cellulaire rentre pas dans ce coin-là, il pleuvait à boire debout et j’avais l’impression que le guidon de ma moto sautait. ( En passant, c’était pas juste une impression. Le mécano avait effectivement oublié de balancer mes roues quand il a changé mon pneu avant. Ce que j’ai su en revenant à Montréal. J’ai roulé 3000 km de même, sans incident. Fiou !).

Si on revient à nos moutons, je racontais dans mon post FB, le matin avant de faire ma longue randonnée ( Percé – Matane), que j’avais peur de me faire courir après des zombies, derrière ma moto, dans le bout désert, juste après Percé. Je le sais, c’est complètement ridicule. Mais lorsque tu traverses la route seule, dans des conditions météo plutôt médiocres, il peut parfois arriver d’avoir des grandes fièvres imaginaires … lorsque tu vois sur ton chemin des maisons abandonnées sous un ciel gris à hauteur de la visière de ton casque de moto.

Pour ajouter au scénario burlesque, je m’étais imposée comme défi ( wouuuuhh!) d’arrêter devant une de ces maisons ( voir la 1ere photo) abandonnées pour la photographier. Question d’attaquer le monstre de la peur ! J’avais photographié une ancienne épicierie. Le cadrage de ma photo est lamentable car j’avais sacré mon camp tellement vite , sans doute parce que j’avais vu un zombie sortir de la forêt et courir dans ma direction, derrière ma moto. 🙂

Bon ! Cela dit, je comprends toujours pas ce qu’il y avait de magique là-dedans ? Il me semble que j’ai fait une couple d’affaires plus trippantes en 2018 !?! Wouhou ! Où se cachent ces images trippantes, au juste ? Je pense qu’avant d’avoir accès à ces autres images, je dois me résigner à trouver l’énigme de la maison hantée !

Alors, je vais essayer de comprendre ce que l’expérience de la maison hantée m’a fait vivre ? Voyons ça sous cet angle, à la place ! Peut-être que je vais trouver de meilleures réponses ?

*

Ah ben là, dis donc …ça me vient tout à coup ! Je me souviens que je me suis parlée « dans le casque » ( de moto) en me disant : « Connie, t’as deux choix : sois que tu te laisses contrôler par tes peurs ou tu prends le contrôle en fonçant dedans ! »

Un kilomètre à la fois, j’ai fini par sortir de la forêt ( remplies de zombies imaginaires 😉 ). J’ai laissé derrière moi, les ¨pseudos¨villages fantômes remplis de maisons inhabitées secouées par la pluie battante. J’ai roulé 6 heures sur 7, sous cette grosse pluie qui n’en finissait plus au point d’avoir peur que fleuve St-Laurent « déluge », pauvre-lui. J’ai traversé des murs de nuages où la visibilité était parfois tellement réduite, pour finalement me rendre jusqu’à la porte de mon motel, à Matane, grâce à mon GPS, parce que je ne voyais même pas le bâtiment de la rue, tellement la visibilité laissait à désirer.

Pourquoi j’ai décidé de continuer ? Parce que la météo est ce qu’elle est. Le matin, elle dit quelque chose et parfois, il fait complètement autre chose. Et t’as une chambre réservée qui t’attend. Ta place sur le bateau est réservée pour toi, le lendemain matin à 7 a.m. Il n’y a pas de motels sur ta route. Anyway, tu veux pas coucher quelque part où tu ne « feel » pas safe. Et tu te dis : « tiens bon ! Le pire est fait ! »

Rocher Percé, Gaspésie

Alors, pour répondre à la question : qu’est-ce que l’expérience de la maison hantée m’a fait vivre ? Un sentiment de fierté, je pense. D’avoir fait front à ce qui semblait menaçant. J’étais seule. Les conditions étaient difficiles. J’aurais pu me laisser emporter par toutes sortes de peurs. Et j’ai choisi que non. Ce ne serait pas mon scénario de la journée. Au contraire, j’avais décidé de prendre le contrôle sur la situation au lieu de me laisser envahir par la situation. J’avais juste moi sur qui compter, m’étais-je répétée cette journée-là. Et il y avait juste moi qui pouvait faire une différence dans mon bien-être mental, durant ces 7 heures de route (en dehors de la zone de confort normale, disons-le). Je me chantais des chansons, … même si je fausse comme les chanteuses « wannabe » dans les karaokes, dans la catégorie /drôles de vidéos/, publiés sur You Tube. Je me racontais des histoires. 7 heures… c’est long ! 😉 Et je faisais des jeux à la fin. Je comptais chaque kilomètre parcouru qui me rapprochait de plus en plus de ma destination finale.

J’oserais dire que la pire menace n’était pas la météo même si c’était difficile. C’était plutôt les peurs. Peur de rester en panne. D’avoir un flat. Que personne ne te voit sur le bord de la route car la brume est trop dense. Peur de pas avoir de garage de moto à proximité. Tu vois le genre ? Tu veux pas dormir avec les loups.

Bref, pour répondre à la question initiale, probablement que la maison hantée fut un jour magique en 2018 parce que j’ai réalisé (plus que jamais) qu’on peut toujours gagner la guerre contre notre mental, qui s’amuse trop souvent, à nous raconter toutes sortes de peurs IMAGINAIRES, quand on leur laisse toute la scène (mentale) pour se donner en spectacle !

***

Ouin, la question initiale était simple mais la réponse complexe à trouver. Pourtant, c’est un principe qui devrait être si facile à appliquer ! Mais non ! On peut travailler toute une vie juste là-dessus : comment « dealer » avec ses peurs ?

Les PEURS SONT BIEN PLUS SOUVENT IMAGINAIRES QUE RÉELLES mais bon Dieu que c’est dur à catcher ça ! On tombe souvent dans le panneau. Il en faut de la pratique pour maîtriser ce concept.

Comme sur Netflix, on a une multitude de films qu’on peut se laisser raconter. À nous de décider quel scénario on met dans notre mental.

Et lorsque j’aurai l’impression dans ma vie qu’un zombie me court encore après, je ferai comme l’été dernier, je vais me retourner en lui disant : « wouhhhhh » ! Get lost baby !

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Constance Connie Byrne